mardi 3 novembre 2015

La belle île de Chiloé et ses surprises

Hello hello !

Ça y est, nous avons pris notre premier bateau au Chili, marquant ainsi officiellement notre entrée en Patagonie ! Même si le grand Sud patagon est encore loin, c'est ici que ça commence. Nous quittons Puerto Varas en bus sous une pluie fine pour Ancud au nord de l'île de Chiloé. Nous traversons le canal de Chacao à bord d'un bac et nous voici sur l'île quelques minutes plus tard.


Chiloé est une île conséquente : 200km de long sur une cinquantaine de large environ, avec trois villes principales : Ancud au Nord, Castro au milieu de la côte Est et Quellon plus au Sud toujours sur la côte Est. Ailleurs, on ne traverse que quelques villages plus où moins grands et des habitations sont clairsemées ici et là.
Ancud est une petite ville côtière, sans intérêt particulier si ce n'est de commencer à s'imprégner du rythme insulaire et du bord de mer. Nous trouvons du saumon, des fruits de mer et des ceviches à chaque coin de rue. On ne tarde pas à se concocter un festin de ceviche de saumon pour fêter la trentaine de Céline, avec un petit rouge chilien pour l'occasion ! 











   Santé à la trentaine !

A propos, le Chili détient un cépage particulier, le Carménère, qui a complètement disparu d'Europe, ravagé par un parasite, dans les années 1950. Côté culinaire pendant qu'on est dans le chapitre, on trouve en ce moment la "nalca", la plus grande herbacée du monde. Pour faire simple ce sont des pieds de rhubarbe absolument gigantesques : ils pourraient mesurer plus de deux mètres de haut ! Nous avons l'occasion d'en goûter un morceau et effectivement on retrouve une acidité similaire à la rhubarbe. Il y aurait de quoi faire des tartes à foison et quelques fûts de compote avec ça ! 



Le lendemain, au réveil, nous prenons un petit déjeuner avec Roberto notre hôte du jour. "Bien dormi ? Vous n'avez rien senti cette nuit ?" nous demande-t-il. "Oui super bien dormi ! Euh... senti quoi ?!?" Il y a eu un tremblement de terre pendant la nuit, assez fort selon lui. Mince, nous dormions trop bien, nous n'avons vraiment rien senti... Nous nous penchons sur la question et repérons un site web qui recense toute les secousses de plus de magnitude 3 au Chili : http://www.sismologia.cl
Il faut dire que le Chili est le pays le plus sismique au monde. Et ben ça fout carrément les jetons !!! Allez voir par vous même si vous voulez, ça n'arrête pas ! 
L'épicentre de celui de cette nuit se situait à 23km d'Aucud et était de magnitude 4,5 ! On est verts de n'avoir rien senti, il était pourtant parfait pour les débutants, pas trop gros, juste ce qu'il fallait ! Bon affaire à suivre, on est prévenus... En même temps depuis quelques jours on voit des panneaux partout pour les zones de replis en cas de tsunami ou d'éruption volcanique. Bienvenidos en Chile ! :-/ 
D'ailleurs, en mai 1960, le Chili et en particulier l'île de Chiloé ont été touchés par le plus gros tremblement de terre jamais enregistré : d'une magnitude de 9,5 sur l'échelle de Richter, il fut ressenti pendant une dizaine de minutes ! Les dégâts furent évidemment considérables...

Le petit îlot de Punihuil à une trentaine de kilomètres d'Ancud abrite une colonie de manchots en été, de septembre à mars ! Voilà précisément la raison de notre arrêt ici, on ne veut pas rater ça ! Mais aujourd'hui c'est dimanche et manque de chance il n'y a pas de bus... Même s'il n'y a pas foule, on tente de faire du stop, et ça marche franchement bien, ouf ! C'est aussi pour nous l'occasion de faire des rencontres sympathiques. Nous voici sur la superbe plage en question où attendent plusieurs bateaux pour aller longer le fameux îlot. C'est parti ! 


   C'est parti pour le stop !




    Le plus beau des manchots !





Deux types de manchots sont présents ici : le manchot de Humbolt et celui de Magellan. Ce serait le seul endroit au monde où ces deux espèces cohabitent. En fait celui de Magellan vit plutôt plus au sud tandis que celui de Humbolt vit plutôt au nord, et en cette période les deux convergent vers cet îlot. Le manchot de Humbolt est en voie d'extinction, il n'en reste pas beaucoup aujourd'hui. Nous les approchons à une dizaine de mètres, aucun doute possible, ces braves petites bêtes sont bien des manchots! "Braves" car à les voir déambuler péniblement sur les rochers, on se dit qu'il en faut du courage ! Imaginez-vous, marchant sur des rochers glissants avec les pieds attachés et les mains dans le dos, vous auriez à peu près la même démarche... Ils sont vraiment rigolos à avancer et à regarder ce qui se passe autour d'eux dressés sur leurs petites pattes. Ils tentent de s'équilibrer tant bien que mal avec leurs ailes atrophiées (qui leur servent de nageoires), ils sont tellement attendrissants ! 
Ils mesurent environ 70cm, mangent 3kg de poissons par jour, tiennent jusqu'à 7 minutes en apnée, et nagent incroyablement bien : 60km/h en pointe quand même ! 
On est sous le charme, vraiment, on défie quiconque de rester de marbre devant ce spectacle ! L'occasion était trop belle, on ne croise pas des manchots tous les jours, alors on est vraiment super contents de les avoir si bien observés. 
    
   Vous les voyez sur leur rocher ?



    Manchot de Magellan


    Manchot de Humbolt qui se gratte le dos




Manchots ? Pingouins ? Mais au fait, quelle est la différence ? Pour faire simple les manchots vivent dans l'hémisphère sud et ne savent pas voler alors que les pingouins vivent dans l'hémisphère nord et peuvent voler ! Mais par abus de langage, les manchots sont parfois appelés pingouins, d'ailleurs en anglais et en espagnol il n'existe qu'un seul mot pour ces deux espèces (respectivement "pinguins" et "pinguinos"), d'où des confusions fréquentes dans la langue de Molière...

Nous poursuivons notre virée à Chiloé en nous arrêtant à Castro, la "capitale" locale. Petite ville en bord de mer, elle longe un bras de mer tandis que plusieurs petites îles des alentours sont accessibles très facilement en bateau. Les "palafitos" sont les maisons caractéristiques de Castro : construites sur pilotis, elles s'enchevêtrent les unes dans les autres sur le bord de mer, surplombant ainsi la plage à marée basse. Toujours en bois et très colorées, elles rendent les bords de mer bien agréables.









Une autre curiosité architecturale remarquable de Chiloé réside dans ses églises construites exclusivement en bois. Vues de l'extérieur, on se croirait presque à Disneyland, elles sont toujours peintes de couleurs vives (on aime, ou pas...). L'intérieur est en bois brut : parquet, piliers, murs, charpente, toit, bancs... L'ensemble dégage une ambiance très chaleureuse, l'odeur est boisée, c'est agréable.





Les habitations de l'île sont globalement très très simples, et ce de manière générale depuis Valparaiso : des structures de bois, des murs toujours en bois sans aucune isolation supplémentaire, des fenêtres à simple vitrage aux jointures très approximatives, des toits de tôles, le tout posé sur des parpaings ou des socles de ciment en guise de fondation... Le niveau de vie dans la région ne doit certes pas être très élevé, mais même à Pucon ou à Puerto Varas, pourtant plus riches, certaines habitations étaient construites sur le même concept. On les compare facilement à des cabanes très basiques en fin de compte. Au moins en cas de tremblement de terre c'est souple et c'est vite reconstruit... 

Nous sommes hébergés dans une "Hospedaje" (chez l'habitant) dans une de ces cabanes branlantes, chez une Chilienne débordant d'énergie et de gentillesse, toujours de bonne humeur. L'habitation est plutôt sommaire, tout est fait de bric et de broc... Même si la propreté du lieu laissait à désirer (comme très souvent en Amérique du Sud), nous garderons un superbe souvenir tant l'ambiance était agréable. Ce mode d'hébergement nous permet de nous immiscer relativement facilement dans le quotidien des Chiliens, ce qui est très sympa ! 

Nous feuilletons un livre dans un café de Castro qui retrace l'histoire de l'île. On constate très peu d'évolution sur les maisons depuis les années 1950 : les palafitos sont du même genre, aujourd'hui les maisons sont plus nombreuses mais semblent toujours aussi rudimentaires. Cependant en plein centre de Castro, un énorme centre commercial flambant neuf de 4 étages a vu le jour très récemment, avec des magasins de grandes marques, des fast-foods... Ça dénote franchement avec le reste...

Côté météo, nous avons un temps très proche d'un temps breton par ici : il pleut et il fait beau plusieurs fois par jour, ça change vite, avec des températures plutôt douces, rafraichies par l'air marin évidemment.

Nous profitons d'une superbe journée pour aller dans le parc national de Chiloé, côté Pacifique de l'île, offrant une belle forêt côtière et surtout une immense plage très sauvage. On retrouve des images qui nous rappellent beaucoup la Nouvelle-Zélande. On marche le long de la plage sous un grand ciel bleu et sans trop de vent, hummm quel plaisir ! Appréciez seulement... On y passe un bon moment, le doux plaisir d'apprécier ces belles choses sauvages.












La bise de manchots !





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